Je me souviens... Il y environ deux semaines, peut-être trois, j'étais dans ma chambre, assis sur ma chaise de bureau. Dans la main, j'avais la télécommande de ma petite télé de 36cm. Je venais juste d'appuyer sur "veille" alors qu'une bande-annonce pour un prochain film ou une prochaine émission était en train de défiler devant mes yeux dans lesquels on pouvait probablement lire une pincée de consternation. Je venais juste de regarder l'épisode "Lovelines"... Un vrai supplice pour tout fan de "Dawson" digne de ce nom. Après avoir vu cet épisode et à ce stade d'une sixième saison globalement décevante, il était raisonnable de penser qu'il valait mieux que cette saison soit la dernière parce que les choses qui avaient fait de "Dawson's Creek" une formidable série avaient presque complètement disparu. Oh bien sûr, parfois, on a retrouvé quelques bons et jolis moments mais ce n'était que des échantillons d'un temps apparemment révolu pour de bon. Le retour de Dawson au lycée de Capeside et les brèves retrouvailles entre Pacey et Joey en faisaient notamment partie...
Et puis... Il y a quelques jours... l'épisode de "Dawson" vient de finir. "Goodbye Yellow Brick Road". Je suis dans ma chambre, assis sur la chaise... Et là, c'est fou, je n'y crois pas, ou peut-être que je n'y croyais plus. Je ressens soudain une vive émotion, une de plus après cette heure passée, un courant de nostalgie énorme, un pincement au coeur. J'ai presque la larme à l'oeil... Je me souviens très bien de cette phrase que Dawson dit à Joey dans l'épisode : "Il faut parfois perdre totalement quelqu'un pour comprendre vraiment ce qu'il représente". Je viens de me rendre compte alors de ce qu'on avait perdu dans cette saison 6 et de ce qu'on va perdre avec la fin de la série. Car pour la première depuis une éternité, on a assisté à un vrai, beau et grand épisode de "Dawson", comme à la belle époque. Tout ce qui avait fait la force de la série est de retour en force. Il y a d'abord le cadre : Capeside. Le paysage, la crique, les jolies espaces verts, le Bed & Breakfast des Potter, la maison de Dawson, l'échelle, la chambre de Dawson reconstituée comme aux tout débuts. Il y a ce calme, cette ambiance paisible propre à l'endroit de sorte qu'on se croirait dans un monde de rêve. Il y a ces personnages, égals à eux-même, interprétés par des acteurs formidables et qui n'en font pas (plus) des tonnes. On retrouve le style et le ton des premières saisons qui a fait le succès du show : de beaux dialogues, de la finesse dans le verbe, de l'humour, de l'émotion, des choses à la fois simples et complexes, une musique d'accompagnement magnifique. Il y a de nombreux moments intenses et forts : hum, à cet endroit, on attendrait des exemples mais on aurait presque envie de mettre toutes les scènes avec Dawson, Pacey et Joey tant on se délecte à les regarder -on y reviendra plus loin. Bref, c'est joli, c'est touchant, c'est superbe. c'est incroyable ! On se croirait téléporté dans une autre saison... Même ce qui concerne l'intrigue de Jen à Boston est bien ficelé, bien réalisé, bien joué. L'humour et l'émotion sont distillés comme il faut. Jen, Jack et Grams sont tellement formidables qu'on aimerait faire partie de leur cercle d'amis. Seul petit bémol dans l'épisode : la présence de Jack Osbourne qui fait un peu désordre dans le tableau. Et encore, ça ne relève que de l'anecdote, c'est vraiment pour chipoter. Non, il n'y a quasiment aucun défaut dans cet épisode. Même la scène Pacey/Audrey au bar est très belle. Alors que dire des autres... Je finirais par ne plus trouver de mots qui conviennent. Avec cet épisode, on réalise vraiment ce qu'on a aimé, ce qu'on aime et ce qu'on va "perdre" avec la fin de la série, même si le souvenir restera gravé dans nos mémoires... Diable ! Ca faisait bien longtemps qu'on n'avait pas ressenti cela. On croirait rajeunir. On croirait revenir à la fin du siècle dernier ! :)
L'épisode précédent avait conclu quasiment toutes les intrigues de Boston (Eddie, David, Rich, etc.). Avec "Goodbye Yellow Brick Road" (GYBR), on assiste (sans vraiment y assister) au départ -sans tambours ni trompettes- de C.J. à New York. Se dessinent alors trois groupes ou disons deux groupes bien distincts plus une personne : le groupe de Dawson/Joey/Pacey (ou le triangle reconstitué), le groupe Jen/Jack/Grams et puis Audrey, seule "rescapée" des saisons bostoniennes. A la vue de l'épisode et de sa fin, on comprend vite que GYBR et le prochain épisode ("Joey Potter and Capeside Redemption", JPCR) forment en fait un tout. La sixième saison se terminera par ces deux épisodes qui font bloc. On pourrait même dire que la série se termine avec ceux-ci étant donné qu'ils concluent l'action en 2003 tandis que le véritable final se passe cinq ans après. Ce dernier ressemble plus à un téléfilm-réunion sauf que d'habitude, les téléfilms-réunions (cf Dallas ou Côte Ouest :) ) sont réalisés plusieurs années après plutôt que dans la foulée de la fin du show. JPCR serait donc le vrai "series finale", mais bon, ceci est une histoire sur laquelle on reviendra en temps voulu. Revenons plutôt à nos groupes. On s'aperçoit donc que les auteurs ont décidé de finir l'histoire contemporaine en rassemblant les trois personnages majeurs de la série, Dawson, Joey, Pacey. A première vue, c'est une bonne idée, car, comme le dit le proverbe, c'est dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes. Alors quoi de mieux que de ressortir les bonnes et "sales" histoires qui ont fait grandement secouer la crique et scotcher les spectateurs devant leur petit écran. Jen, de son côté, et il n'y a rien d'étonnant, se retrouve à l'écart des trois autres, en compagnie de ses fidèles "compagnons", Grams et Jack.
* Douces retrouvailles
Dawson et Joey. C'était leur épisode ! De la scène où Joey découvre le script devant le B&B jusqu'à ce qu'elle et Dawson franchissent la porte pour tomber sur Pacey, les deux âmes soeurs ont passé de très jolis moments. Il y a cette scène sublime avec l'échelle que Joey empreinte comme au bon vieux temps pour découvrir la chambre mythique de Dawson, reconstituée comme à ses débuts, lorsque Dawson et Joey se tournaient autour, avec un peu plus d'insouciance. Ah ces posters des films de Spielberg et de "Souviens-toi... l'été dernier" ! :) Tous ces objets et accessoires replacés au bon endroit ! Et puis un peu plus tard, c'est LA scène. Une scène absolument magnifique qui balaye tout ce qu'on a pu voir depuis le début de cette triste sixième saison. Ils parlent de cette année écoulée où ils ne se sont pas vu (un gage de médiocrité pour la saison -oui on va dire que je suis D/Joer après ça, bon, c'est pas tout à fait faux, mais je n'aime pas prendre parti). C'est marrant comme ils peuvent plaisanter sur la relation sexuelle qu'ils ont eu :) Mais ça y est, ils parlent. Ils avaient un peu noyé le poisson à Noël mais, là, ils se parlent, très simplement, très sincèrement. Dawson la considère toujours comme la fille qui compte le plus au monde pour lui. Intéressant. Joey revient sur ce qu'elle a dit lors de leur fameuse dispute. Elle lui dit qu'il a grandi et qu'elle avait raison, qu'elle est toujours cette petite fille qui a peur de se lancer, peur de vivre pleinement une relation par exemple. Elle ne pensait pas le perdre et il lui sort la réplique de l'épisode : "parfois il faut perdre totalement quelqu'un pour comprendre vraiment ce qu'il représente pour toi" (c'est aussi le retour des belles formules !). Joey a manqué à Dawson. Et leur relation lui a beaucoup manqué à elle. Elle lui dit qu'il y ait arrivé cette fois-ci en faisant référence à son script. Ils se tiennent la main. C'est beau, c'est fort. Mais ces retrouvailles sont-elles celles de deux amis ou de deux personnes amoureuses l'une de l'autre ? Ni l'un, ni l'autre, ou les deux à la fois. Dawson et Joey sont des âmes soeurs, dans le sens "dawsonien" du terme. Ils possèdent des liens très forts entre eux, ils nourrissent une relation exclusive mais ils n'ont peut-être pas d'avenir en commun possible. N'est-ce pas ce que la série a bien voulu nous faire comprendre depuis le début ? A chaque fois qu'ils ont été ensemble, le sort les a séparés. Snif ! Quelle émotion !
* Une amitié ébranlée
Pacey et Dawson. On s'attendait à quelque chose d'explosif mais pas à ce point. Le teaser est de toute beauté. On souffre en même temps que Pacey qui voudrait, mais qui ne peut pas dire la cruelle vérité à Dawson sur l'argent perdu. Le plus dur pour Pacey, c'est de voir l'enthousiasme de son ami par rapport à son film. Ca remue vraiment le couteau dans la plaie. Dawson a le sourire, il le remercie pour ce qu'il fait pour lui et a décidé d'en faire son producteur. On ne voit pas en quoi ces deux-là se détestent. Franchement. Et pourtant, nous revoilà plus tard de nouveau à l'endroit même où Dawson avait piqué sa colère contre Joey et Pacey en apprenant qu'ils étaient ensemble lors du mémorable "The Longest Day" (320). Sauf que cette fois-ci, il n'y a que Pacey qui en prend pour son grade. Une scène géniale de plus dans cet épisode. Pacey avoue qu'il a tout perdu, son argent et le sien et a peur pour leur amitié. Dawson réagit dans un premier temps comme n'importe qui réagirait. Il voit son rêve partir en fumée, il est estomaqué au sens propre du terme. Tout devait fonctionner comme sur des roulettes et puis tout part en vrille. C'est un peu comme lorsqu'on reçoit un coup sans s'y être préparé. Ca fait plus mal. Et puis Dawson est en colère. Contre Pacey ou contre la situation ? Toujours est-il que cette colère l'amène à critiquer Pacey sur le fait qu'il veut toujours jouer les héros et que cela l'a empêché de voir certains détails. Ce qui est injuste quand on sait que Pacey hésitait à accepter l'argent de Dawson au début. Pendant ce temps-là, Joey souffre. Elle a l'impression de revivre cette dramatique scène d'il y a trois ans. Elle a peur que les choses repartent de travers entre les deux personnes qui comptent le plus pour elle et essaye d'éteindre le feu. Mais Dawson recommence à jouer les dramaturges en insinuant que le problème n'est pas l'argent comme l'a bien compris Pacey, et en affirmant tout haut que ça fait bien longtemps que leur amitié n'existe plus. Déjà là, c'est pas tout à fait vrai. Ca fait longtemps qu'ils ne sont plus proches mais ils sont redevenus amis comme ces deux dernières saisons l'ont prouvé. Et puis le "meilleur" arrive lorsqu'il dit que ce n'est pas son histoire (celle de Pacey) avec Joey qui les a séparé, ça lui a juste montré qu'ils n'étaient déjà plus amis à ce moment-là depuis l'instant où il (Pacey) a voulu qu'ils deviennent concurrents. Du vrai délire ! Comme Pacey, on n'y croit pas un instant. Qu'est-ce qu'il raconte ? Concurrents ? Pour quelle compétition ? Il parle de ce choix que Pacey a eu à faire un jour, et qu'il a choisi de se détourner de lui, qu'il les a monté l'un contre l'autre. Bon, et bien quoi ? Il ne faut pas exagérer, c'est bien Joey qui les a séparé ! Une fois de plus, Dawson veut réécrire l'histoire. Il ne s'attendait pas un tel changement de scénario dans le film de sa vie et se presse vite de réécrire ce qui s'est passé. Il y a des choses qui ne changent pas apparemment... D'ailleurs, Dawson demande à Pacey pourquoi il a perdu l'argent s'il était si bon que ça dans son métier et, très justement, Pacey s'énerve et lui répond qu'il n'a rien décidé, que ce sont les aléas de la vie qui ont fait qu'il a tout perdu. La vie et pas un script. Dawson réplique en disant qu'il y a longtemps qu'il (Pacey) a fait une croix sur sa personne (la sienne). Pacey lui rappelle qu'il a toujours fait un geste pour lui depuis ces trois dernières années. On sent toute la déception de Dawson. Une fois encore, Pacey lui a brisé son rêve (involontairement cette fois-ci, et même la première fois, car comment lutter contre l'amour ?). La dispute se transforme en langage de sourds. Joey sature et s'énerve. La tempête prend fin. Pacey est profondément désolé et Dawson finit par penser que ce film était une erreur monumentale depuis le début. Tous les deux partent chacun de leur côté. Dawson chez lui et Pacey sur le ponton. Et Joey reste là au milieu, au centre. Elle vient d'assister au remake d'une sale histoire...
* "I feel for you, Pacey"
Pacey et Joey. Joey retrouve Pacey sur le ponton pour lui demander comment il va. Le jeune homme retrouve son côté fataliste, comme s'il avait accepté finalement tout ce que Dawson avait pu lui dire. Comme s'il se contentait de jouer le rôle que le destin lui a demandé de jouer, le sien étant celui d'un loser qui voudrait devenir un héros mais qui se ramasse à chaque fois. Joey le reprend en disant que ce sont des rôles qu'ils choisissent de jouer. L'un parle de destin, de fatalité, l'autre parle de choix (souvenez-vous, ce choix qui a tout changé, "Her choice changed everything"...). Elle ne comprend pas que ce qui s'est passé est en train de se reproduire, comme s'ils avaient rembobiné la cassette. Elle ne voit pas ce qui peut les mettre dans une telle colère. Pacey sait bien qu'elle est -malgré elle- la source de leur brouille. Comprenant ce qu'il insinue, Joey lui dit que si elle avait eu envie de retourner voir Dawson, elle l'aurait fait depuis longtemps. Elle n'est pas juste désolé pour Pacey mais comprend surtout ce qu'il ressent et qu'il devrait savoir ça depuis le temps. En d'autres termes, ça pourrait vouloir dire "on a été ensemble pendant un moment et je te connais bien, je sais ce que tu ressens." Et que faut-il penser lorsqu'elle lui demande s'il ne voit pas la différence entre "être désolé" et "comprendre ce qu'il ressent" ? "Je suis plus d'une amie pour toi ?" par exemple. Bah, Pacey ne sait pas trop à quoi s'en tenir, surtout après ce qui s'est passé entre eux il y a quelque temps. Elle lui en veut de ne pas se rappeler du meilleur de leurs histoires mais de leur rupture, comme s'il ne voyait que le négatif. Elle lui explique qu'il ne fait qu'attendre le pire à chaque fois. Ce qui est vrai. Pacey s'est toujours considéré comme un loser, il a toujours eu ce petit complexe d'infériorité par rapport à Dawson (Cf Saison 4 lorsqu'il était avec Joey), il pensait avoir réussi avec le métier de courtier mais une fois encore le destin l'a rattrapé, et il trouverait ça presque normal. Quand Joey lui dit que "les gens" passent un maximum de temps à l'aimer, ne serait-ce pas une façon déguisée de lui dire qu'elle l'aime toujours ? D'ailleurs, il lui rappelle que son meilleur ami vient de lui tourner le dos et elle réplique de suite qu'elle est là, à ses côtés. Mais lorsqu'il lui demande où elle a vu qu'il l'avait, Joey lui répond qu'il y a une place pour elle dans son coeur mais que ce n'est pas celle dans laquelle il veut la mettre. Avec cette dernière phrase, il n'y a pas vraiment de doute, Joey ne se présente qu'en ami pour Pacey, elle veut simplement qu'il se réconcilie avec Dawson. Point barre. Encore qu'on sait très bien la facilité avec laquelle elle peut fuir la réalité... Mais bon, Joey joue seulement le rôle de la médiatrice, c'est tout. Elle lui dit que ça ne dépend que de lui pour réparer les dégâts causés. Joey avait commencé en disant qu'ils étaient les fantômes d'eux-mêmes et termine en disant que les fantômes ne peuvent pas partir tant qu'ils ne sont pas en paix avec ce qu'ils ont laissé inachevé. En bref, il y a encore du boulot avant d'avoir l'esprit tranquille...
* Le triangle parfait
Jen, Jack et Grams. Ca devrait être l'intrigue la plus dramatique avec la maladie de Grams, mais c'est surtout celle où il y a le plus d'humour. Il est déjà amusant de voir que la mère de Jen a changé de tête depuis sa première apparition. Mimi Rogers (vue dans "X-Files") succède à merveille à Mel Harris. C'est peut-être pour cette raison qu'elle ne reconnaît pas Jack du fait que ce n'est pas elle qui jouait le rôle... Amusant aussi de voir qu'elle qualifie la coiffure de Jen de "très français". :) Ah la France ! En mal ou en bien, il faut toujours qu'on parle de notre pays depuis la première saison... :) Si Jen s'est réconciliée avec sa mère, ce n'est toujours pas la grande entente entre Grams et sa fille Helen. Jen veut absolument que sa grand-mère avoue sa maladie à Helen. Une façon peut-être de les rapprocher. Jen joue un peu le même rôle que Joey qui essaye de recoller les morceaux entre Pacey et Dawson. La série avait débuté avec une Jen écartée de New York par ses parents et envoyée chez une grand-mère avec qui elle ne s'entendait pas vraiment, du moins dans les premiers temps. Elle a beau avoir été l'objet des désirs de Dawson, sa trame principale n'a pas été liée à une quelconque histoire amoureuse mais à elle-même, à ses démons. Son soucis permanent aura été d'essayer de regagner confiance en l'être humain. Et c'est aussi pour cela qu'elle s'est retrouvée isolée des trois autres. Sur son chemin, Jen a trouvé une sorte d'alter-ego avec Jack, qui lui aussi, de part sa sexualité particulière, a toujours eu du mal à s'ouvrir aux autres. Aujourd'hui, Jen termine un travail de longue haleine. Elle a le parfait petit ami, C.J., l'autre "petit ami", Jack (ne serait-ce pas son âme soeur au sens "dawsonien" du terme ?) et sa meilleure amie, Grams. Pour finir de cimenter le tout, elle fait revenir sa mère. Comme si tout le monde s'était donné la parole de faire dans l'excellence dans cet épisode, toutes les scènes concernant l'intrigue de Jen sont de grande qualité : l'arrivée d'Helen avec le visage souriant puis fâché de Grams, la scène Jen/Jack dans le magasin où Jen avoue à Jack qu'elle a besoin de lui pour affronter une épreuve dont elle cache la teneur et cette discussion au fond relativement dramatique entre Grams et Helen. Et puis il y cette soirée avec la petite apparition de C.J. Il est le petit ami officiel de Jen mais Jack est aussi -selon lui- son petit ami. Voilà qui renforce l'idée de la force mais aussi de la complexité de la relation Jen/Jack. Jen et Jack qui ont des liens très forts, mais qui ne seront jamais ensemble pour les raisons que l'on sait. Ca ne vous rappelle personne ? Comme Grams n'arrive pas à lâcher le morceau, c'est l'oncle Bill qui va dire la vérité à haute voix. Jack est choqué d'apprendre ça et sur l'instant, il ne comprend pas comment sa meilleure amie a pu lui cacher une nouvelle pareille. Les pièces du puzzle semblent tout à coup s'assembler avec facilité : Jen insiste auprès de sa grand-mère pour qu'elle soit entourée de sa famille. La solution est toute trouvée : elle s'appelle New York. Jen avait quitté New York complètement déchirée il y a 5 ans, elle retrouvera cette ville avec une famille reconstituée, pleine d'amour -même si Helen ne fait pas l'unanimité- et "deux" petits amis. Deux avec C.J... et Jack que Grams convainc de venir avec eux, lui qui voulait étudier à New York à la fin de la saison 4. La dernière scène avec Jen, Jack et Grams est l'une des plus belles que cet autre triangle nous ait offert. "Tu es de la famille, pour toujours" dit Jen à Jack après qu'elle lui ait rappelé la fois où Grams l'avait jeté dehors et qu'elle s'était réfugiée chez lui. C'était le départ de leur grande relation en quelque sorte...
* La fille à part
Audrey n'a plus un grand rôle à jouer dans l'histoire. Mais au lieu de jouer les figurantes délurées, elle fait cette fois-ci dans le soft, et c'est bien mieux. Seul son copain Jack Osbourne est là pour alourdir un peu l'atmosphère, mais lui aussi, reste très correct après tout. Cela nous donne donc quelques scènes sympathiques. La (probable) dernière scène au dortoir de la série, avec Audrey qui offre son coussin rose à Joey :), et dans laquelle celle-ci lui avoue qu'elle n'avait jamais eu une amie, une vraie, avant de la connaître. Et puis Audrey se sert de sa mauvaise expérience de l'alcool pour conseiller à un Pacey -qui s'en allait droit dans le mur- de ne pas plonger dans ce traitement artificiel. Une bien belle scène dans laquelle Pacey rejette ce métier de courtier symbolisé par le costume gris anthracite. La chanson qu'Audrey chante à la fin de l'épisode montre qu'elle est bien guérie. Fini le punk-rock et les hurlements en guise de chant. Fini la douleur. Audrey s'est mis à l'acoustique, c'est plus simple, plus beau, comme l'épisode en fin de compte.
L'épisode se termine par un montage avec la chanson d'Audrey en background. Encore un superbe moment avec la famille reconstituée de Jen dans la cuisine; Pacey, l'air résigné, qui quitte le ponton pour regagner sa voiture; Dawson, près de sa fenêtre, partagée entre la tristesse et la colère; et puis Joey, devant le B&B, le script à côté d'elle, qui a les larmes aux yeux en repensant à ce nouveau drame qui s'est produit devant ses yeux et qui aimerait bien que tout rentre dans l'ordre.
Bilan : C'est de très loin le meilleur épisode de cette sixième saison. C'est bien normal puisque non seulement, on retrouve toutes les qualités qui ont fait le succès de la série et en plus de cela, il n'y a quasiment aucune faiblesse durant ces trois quarts d'heure.
Nicolas
(Octobre
2003)