Bon, allez, je me lance ! Je jette mes mouchoirs en papier à la poubelle pour commencer cette dernière analyse. Bon sang ! Rien que le fait d'écrire me donne envie de les reprendre. Mais ce n'est pas possible vu dans l'état où ils se trouvent. Ben oui, j'étais en rupture de stock alors imaginez l'allure des mouchoirs au bout de deux journée de sanglots inninterrompus ! Oui, bon, j'exagère... Pour être honnête, je n'ai pas pleuré mais j'étais très ému. Je le suis toujours un peu d'ailleurs. Comment ne pas l'être ! C''était le dernier épisode. Plus rien de neuf à se mettre sous la dent dans l'avenir... Ca fait drôle d'y penser. En fait, l'idée que c'est la dernière analyse que je dois écrire est tellement pénible pour moi que j'ai décidé de traiter les deux parties du final séparemment. De cette façon, je peux le dire haut et fort -mais vous le savez déjà, suis-je bête-, ce n'est pas la dernière anlyse que j'écris... Bon, allez, cette fois-ci, je suis chaud, c'est parti...
On n'y pense pas forcément, mais c'est fou comme les jours (voire les semaines, les mois ou même les années) qui précèdent la diffusion d'un épisode final d'une série (c'est aussi valable par exemple pour la suite d'un film, n'est-ce pas les fans de "Matrix" ?) peuvent conditionner la perception qu'on peut en avoir. Chacun a peut-être au fond de lui une fin idéale. Ou peut-être pas... En tout cas, beaucoup de fans avaient sûrement des attentes particulières en songeant à ce qui pouvait se passer dans ce dernier épisode de la série. On aimerait (insconciemment ou pas) que ça finisse de telle ou telle façon, que l'épisode traite de ceci ou de cela, voire que X finisse avec Y plutôt qu'avec Z... Des attentes aux degrés divers. Et si l'histoire ne répond pas à ces attentes, surtout celles qui nous tiennent vraiment à coeur, celles qu'on considère comme indispensables, celles dont le degré d'importance est le plus elévé, la déception est inéluctable. Trop d'attentes peuvent nous amener à rejetter ce qu'on est en train de voir ou ce qu'on vient de voir. Est-ce pour autant que l'épisode n'est pas de bonne qualité ? Non, pas forcément. Avec le recul, peut-être que notre vision des choses changera. A l'opposé, il y a certaines choses, certains effets, qui peuvent donner l'impression que tout est génial. Alors que ce n'est pas le cas. Là aussi, le temps fera son oeuvre mais est-ce vraiment important dans ce cas ?
L'émotion que l'on éprouve d'ordinaire en regardant un épisode de "Dawson" est décuplée avec le fait de savoir qu'on est en train de regarder le final, en train de découvrir les dernières intrigues, les dernières scènes, les derniers dialogues. Ce n'est pas pareil que d'habitude. Avant même de pleurer de ce qu'on voit (certains par dépit peut-être), on pleurt d'abord la fin de la série et c'est bien naturel... La nostalgie, encore et toujours... Alors, que dire de ce qui se passe à partir de la fin de cette première partie ? Là, notre coeur est mis à rude épreuve (sans vouloir faire de mauvaises comparaisons), l'émotion atteint une intensité incroyable. La musique amplifiant le phénomène ("Say Goodnight"..., les chansons de Sarah MacLachlan et Jewel dans la seconde partie...). Il n'est donc pas étonnant qu'on atteigne le stade lacrymal...
La première chose qui frappe quand on regarde l'épisode, c'est qu'on se croirait dans un autre univers, sur une autre planète. C'est peut-être aussi parce que c'est le dernier épisode, une fois encore. On assiste forcément à un événement, à quelque chose d'un peu solennel. Voir des membres de sa famille un dimanche après-midi pour boire un café et discuter de tout et de rien et voir ces mêmes personnes le jour de son mariage, ce n'est pas pareil... Et puis, il y a aussi ces cinq ans qui se sont déroulés depuis l'épisode "Joey Potter and Capeside Redemption". Comme gérer cela ? On a vécu cinq années de l'histoire de Dawson, Joey et leur amis. Leurs 15-20 ans. Leur adolescence. Et puis nous voilà téléportés cinq ans plus tard. Ils ont 25 ans. Et on n'a rien vu, rien du tout, de ce qui s'est passé durant leur 20-25 ans. On n'a pas vu la fin de leur scolarité, leurs débuts dans la vie active (en dehors de Dawson et Pacey), les relations qu'ils ont créées et développées avec d'autres personnes, leur vie amoureuse... C'est comme si le final était un téléfilm-réunion ("la série s'est terminée il y a 5 ans ! Aujourd'hui, tout le monde se retrouve une dernière fois dans un téléfilm d'une heure trente). Bizarrement, on les retrouve tous comme si on venait de les quitter. Sauf que ce n'est pas le cas et c'est cela qu'on ressent. Le fait que les choses ne sont plus comme avant... Et justement, l'une des choses qu'on peut regretter dans cet épisode, c'est qu'on ne nous ne donne pas beaucoup d'éléments sur ces cinq années "perdues". C'est un peu dommage.
Kevin Williamson, le créateur de "Dawson", que dis-je, Le Créateur, était donc de retour pour ce Series Finale dont il a coécrit le scénario avec Maggie Friedman. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on retrouve bien sa patte. D'abord, il choisit de débuter l'épisode par les personnages de "The Creek", la série de Dawson. Les personnages de Sam et Colby sont bien sûr directement inspirés de Joey et Dawson et "The Creek" est un clone de "Dawson's Creek". C'est la série dans la série comme c'était le film dans le film dans "Scream 2". Il y a ensuite l'autodérision. Dans la saison 1, elle était omniprésente. Ici on la retrouve à travers le personnage de Christopher qui se permet de critiquer le vocabulaire trop sophistiqué de ces ados, son intrigue triangulaire et même les fans qui ne sont pas que des ados (quand il reproche à Joey de regarder la série). Il y aussi Dawson qui demande qu'une scène avec Colby (son alter-ego) soit retournée parce qu'on ne comprend pas bien ce qu'il dit, ce qui fait référence à James Van Der Beek dont l'articulation des mots n'est pas la qualité première (en général). Puis il y a l'effet de surprise. Difficile de ne pas être surpris lorsqu'on voit Doug embrasser Jack ou lorsqu'on découvre que Jen va mourir. Bon évidemment, si on a lu les spoilers, ça le fait moins, mais on peut avoir été surpris alors en ayant lu ceux-ci. Et puis Williamson est gay. Et le personnage de Jack lui tient particulièrement à coeur. Il est donc normal que Jack et son homosexualité prennent une place importante dans ce final.
Le premier acte plante le décor.
On nous présente chaque personnage et sa situation : Joey vit à
New York, elle édite des livres, elle a un petit ami nommé
Chris et adore regarder la série de Dawson; Celui-ci travaille à
Los Angeles sur sa série; Jack est prof d'anglais et sort avec Doug;
Pacey est le patron du nouveau Icehouse et entretient une relation dangereuse
tandis que Jen a une petite fille, Amy. Premières impressions :
la situation de Joey est assez logique compte tenu de ce qu'on a pu voir
de son cursus universitaire. Pacey dans la restauration, pas grand chose
d'étonnant même si ça fait un peu drôle de le
voir comme patron. Beaucoup moins drôle que courtier en bourse en
tout cas. Et puis on retrouve son goût pour les femmes plus mûres
(Tamara, Alex). Jack professeur, bon, on n'a pas trop suivi ce qu'il a
fait à la fac, mais on peut dire qu'il s'en est bien sorti quand
on repense à sa première année difficile. Le plus
étonnant, c'est de voir qu'il est avec Doug. L'homosexualité
était une blague récurrente de ce cher Pacey à l'égard
de son frère, et voir celle-ci se concrétiser, ça
fait un drôle d'effet. On ne sait pas comment prendre cette nouvelle.
Est-ce amusant ou pas ? On aimerait presque que Doug soit avec une jolie
fille et que Pacey continue à faire des blague sur lui... La scène
de classe est intéressante dans le sens où elle fait directement
référence à cet épisode de la deuxième
saison où Jack révèle son homoxualité à
travers le poème qu'il avait écrit. A l'époque, le
méchant professeur Peterson l'avait humilé devant toute la
classe. Jack est clairement l'anti-Peterson dans sa façon d'enseigner
et dans sa façon de prôner le droit à la différence.
Quand Jack se plaint peu après auprès de Jen que Doug est
toujours coincé dans son placard, tout ce qui précédait
prend encore plus de signification. Superbe écriture !
Cinq ans ont passé et Dawson
en est toujours à traiter l'histoire de son adolescence dans ce
qu'il fait ! C'est plutôt cool d'être le patron de sa propre
série mais on a surtout l'impression qu'il n'a pas tellement évolué,
qu'il est en train de répéter les mêmes choses, encore
et toujours. Lorsqu'il retrouve sa mère, il dit qu'il a pris 10
ans ces neuf derniers mois tellement qu'il travaille. Logique puisqu'il
parle de lui à 15 ans alors qu'il en a désormais 25. Chose
amusante : sa petite soeur Lily s'intéresse déjà à
Woody Allen (le DVD d'"Annie Hall") alors qu'elle n'a que 7 ans ! Et c'est
une vraie fan de "The Creek" d'après la déco de sa chambre
(qui est celle de Dawson en fait). Et que fait Dawson lorsqu'il entre dans
la chambre ? Il regarde une photo de lui et Joey... Et puis on avait quitté
une Jen heureuse et on la retrouve souriante mais pas forcément
heureuse. Une fois de plus, la vie lui a joué un sale tour (son
copain lui a fait du mal et l'a quitté). Mais elle a cette petite
fille qui la fait "vivre".
Le triangle est d'abord évoqué à travers le teaser (Sam/Joey considère que Peter/Pacey est un ami au même titre que Colby/Dawson) puis lorsqu'on découvre l'équipe des scénaristes de "The Creek" qui sont tous étrangement jeunes. L'ordre du jour de la réunion : Sam/Joey doit-elle finir la saison avec le déluré Peter/Pacey ou son âme-soeur Colby/Dawson ? La surprise ou la logique ? Hé hé... La référence au triangle est moins explicite mais tout aussi palpable lorsque tout le monde se retrouvent au Icehouse. Dès que Pacey aperçoit Joey, on distingue une lueur dans ses yeux qui prouve qu'il est toujours attiré par la belle. Il est très heureux de la revoir. Dawson et Joey se rapprochent pour se saluer mais c'est Jack qui surgit pour enlacer Joey. Ce n'est pas innocent. Ces retrouvailles autour de la table sont très agréables mais beaucoup, beaucoup trop courtes. On parle de Jack qui a posé nu pour Joey, d'Audrey devenue choriste pour John Mayer (à ce propos, il aurait peut-être été judicieux de créer un générique spécial pour le final parce qu'avec Busy Philipps dedans, ça ne le fait pas trop), de l'ancien Icehouse, du dépucelage de Dawson... Dommage que cette scène n'ait pas duré plus longtemps surtout quand on pense à cette scène ridicule (et inutile) lorsque Pacey se fait tabasser. L'ambiance en prend même un coup lorsque Jen parle de son copain qui l'a frappé et abandonné avec son bébé. Lorsque Joey quitte le resto, Pacey ne peut s'empêcher de faire une remarque sympathique sur elle. C'est sûr, il l'aime encore. Sa petite scène avec Dawson est assez sympa, quoiqu'un peu courte, mais on sent que la querelle qui existait entre eux n'est plus que du passé, ce qui ne veut pas dire qu'ils ont retrouvé leur amitié d'antan. Pacey ne se sent pas heureux. Revoir Joey lui montre ce qu'il aurait aimé avoir et ce qu'il n'a pas.
Moment important lorsque Jen prend ses cachets ! On sent que le drame va venir de son côté. Etait-ce bien nécessaire de nous montrer qu'elle était malade en utilisant ce procédé ? Kevin se moque-t-il de nous ? Les fans de "Dawson" n'ont pourtant pas besoin qu'on leur dicte ce qui se passe, étant donné qu'ils ont été habitués à apprécier la subtilité qui émanait de la série à ses plus belles heures. Mauvais point donc. Dommage car la suite avec la discussion Jen/Jack est assez sympa (même si le début avec l'affaire des sédatifs est quand même agaçant. Oui, elle est malade, on a compris !). Jen parle du fait que sa fille Amy l'a changé et Jack évoque encore le malaise qui entoure sa relation avec Doug (pour ceux que ça gêne, vous pouvez remplacer le prénom Doug par celui que vous voulez... :) ).
Plutôt comique le retour de Joey dans la chambre de Dawson. D'abord, Dawson entend du bruit, il croit que c'est un voleur qui va passer par la fenêtre. Et qu'utilise t-il en guise d'arme ? Son ordinateur portable ! Bon, d'accord, il gagne de l'argent mais quand même... On voit que le temps a fait son oeuvre, non seulement, Dawson ne soupçonne pas que Joey pouvait arriver par la fenêtre, et de plus, celle-ci se casse la figure en faisant son entrée. Eh oui, la disposition des meubles a un peu changé. La discussion entre les deux est comme souvent très intéressante. On apprend que Dawson vit à fond pour sa série. En d'autres termes, il ne fait rien d'autre que revivre le passé. Il est toujours dans son monde à lui, celui dont il connaît bien les repères. C'est comme si rien n'avait changé pour lui depuis tout ce temps. Comme s'il n'avait pas vécu. Il est toujours en dehors de la réalité. Et le pire, c'est qu'il en est conscient quand il prend du recul pour parler de sa vie. C'est sûrement pour cette raison qu'il invite Joey à rester dormir. L'occasion est trop belle pour se rappeler de ce bon vieux temps. Et donc, comme dans le pilote de "Dawson" et comme Sam et Colby dans le teaser, Dawson et Joey se retrouvent encore dans le lit, complètement habillés, dans la même position. Joey ne peut s'empêcher d'être émue.
Le rêve que fait Dawson nous présente très simplement les désirs non satisfaits enfouis dans son inconscient. On y voit donc Dawson en train de se marier avec Joey, mais au lieu de s'échanger leur voeux, ils reviennent sur le parcours de leurs relations et notamment de tous les obstacles qui se sont mis sur leur chemin (Jen, Jack, la cocaïne de Mr Potter, Pacey, etc.). La fin du rêve, où Dawson et Joey se tranforment en Colby et Sam, montre bien le fait que Dawson est à fond dans sa série et que celle-ci lui permet quelque part de réécrire l'histoire, son histoire, idéalisée, qui se terminerait par son mariage avec Joey. En voyant cette scène du rêve, on comprend que Joey compte toujours beaucoup pour Dawson et que ce sera d'ailleurs toujours le cas, mais on peut se dire aussi que c'est un nouvel indice comme quoi Dawson et Joey ne finiront pas ensemble...
Voir Jack et Doug marcher ensemble en bord de mer, le second en train de proposer un week-end au premier, ça fait plutôt bizarre. Mais si on ferme les yeux sur ce "petit" détail, ça passe. Le fond de la discussion reste pertinent. Mais "Jack et Doug", quand même...
On en arrive à la réception du mariage. Tout le monde a l'air plutôt content. Jen continue à cacher son "lourd" secret, le tube de comprimés en permanence dans la main. Ah vraiment !... La scène de danse représente le dernier moment joyeux de la bande originale (Dawson, Joey, Pacey, Jen). Comme dans l'épisode 309 ("Four To Tango"), ils s'échangent leurs partenaires. Pacey confie à Joey qu'elle lui fait toujours de l'effet et Dawson dit à Joey qu'il est content de lui faire toujours de l'effet. L'intrigue penche de plus en plus vers le triangle. Pour embarrasser la femme mariée qui le poursuit, Pacey joue les opportunistes et embrasse Joey. Moment de révélation pour Miss Potter ? Pas le temps d'y penser puisque c'est à ce moment-là que Jen s'écroule et qu'on apprend de la bouche de Grams qu'elle est gravement malade. Hé Kevin ! Tu vois bien que tu aurais pu nous surprendre vraiment à ce moment-là si tu n'avais pas montré Jen en train de prendre des cachets à tout va dans les scènes précédentes ! Parce que là, franchement... Comme si on ne s'y attendait pas ! Enfin, peu importe.
On entre dans le quatrième acte de "All Good Things..." et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'ambiance n'est plus à la rigolade. Fini la joie et la bonne humeur, place au drame version premier degré lorsque tout le monde se retrouve à l'hôpital. Soudain, le rythme de notre coeur se met à accélérer. Heureusement, la scène de la voiture nous permet de reprendre notre souffle en allégeant lune amostphère qui avait tendance à s'alourdir un peu trop rapidement. On est en plein drame mais Pacey et Dawson blaguent sur le triangle... :) Pas pour longtemps ! La suite nous pousse définitivement à sortir le paquet de mouchoirs. Il y a d'abord ce moment où on comprend que ça va mal finir lorsque Grams s'écroule en pleurs dans les bras de Jack. Et puis, il y a LA scène de l'épisode, lorsque Jack discute avec Jen dans la chambre. C'est une scène absolument magnifique. L'émotion y monte en crescendo pour atteindre un niveau hautement élevé lorsque Jen dit qu'elle va mourir et que Jack commence à pleurer tandis qu'arrive la fameuse chanson de Beth Nielsen Chapman, "Say Goodnight". L'émotion atteint son apogée et on y plonge. Kerr Smith est génial, Michelle Williams aussi (L'homosexualité est encore évoquée par le biais de l'infirmier). La fin de l'épisode avec toujours cette musique culte de la série et ce montage où les autres personnages apprenent que Jen va mourir a de quoi faire frissonner (Personnellement, le moment où Dawson tourne sa tête après avoir regardé sa mère, Waow ! Rien que le fait d'y penser me donne presque la larme à l'oeil... Ah cette chanson...). L'intensité dramatique est énorme. Et dans une pareille sitiuation, il n'est pas étonnant que Joey rejoigne Dawson, lui qui a toujours été à ses côtés dans les moments difficiles. Vous croyez que c'est pour brouiller les cartes par rapport au triangle ? Peut-être.. Mais si on réfléchit bien, ce n'est pas vraiment le cas.
Comment ne pas reconnaître certaines des chansons entendues dans cette première partie ? Certains diront que c'est trop facile d'aller rechercher les titres du passé, que ça fait grossir la corde nostalgique. Que "Say Goodnight" à la fin, c'est trop gros ! Oui et alors ? Est-ce que c'est vraiment un problème si les producteurs (Paul Stupin en tête) ont choisi d'aller pêcher dans les tracklists des vieux épisodes pour illustrer les scènes du final (c'est valable encore plus pour la seconde partie). Non. L'important, c'est qu'ils collent bien aux scènes et c'est le cas. Et puis, ressentir des émotions, n'est-ce pas aussi le "but du jeu" ? Lorsque vous ressentez des frissons en écoutant une chanson (en dehors d'une série ou d'un film), ne ressentez-vous pas un bien immense sur le moment ? Si certaines musiques font plus d'effets que d'autre, on ne s'en plaindra pas. Alors, que retrouve-t-on ? Il y d'abord "If" de Dragmatic quand Pacey aperçoit Joey lorsqu'elle arrive au Icehouse (entendue dans "Escape From Witch Island" (307) et "The Graduate" (422) (déjà lorsque Pacey aperçoit Joey assise seule à une table lors de la fête des seniors)); "Fall from grace" d'Amanda Marshall lorsque toute la bande est réunie au Icehouse (entendu dans "Pretty Woman" (111)); "I'll Be" de Edwin McCain lorsque Dawson et Joey discutent sur le lit (entendue lorsque Dawson recherche Joey dans "Breaking Away" (112) après que Joey l'eût avec Jen dans le lit); "Have a Little Faith On Me" de John Hiatt lorsque Pacey embrassent Joey (entendue dans "The Kiss" (201) au moment où Joey et Dawson s'embrassent aux balançoires) et puis bien sûr "Say Goodnight" de Beth Nielsen Chapman (entendue lorsque Dawson et Joey s'embrassent à la fin de "Breaking Away" et au début de "The Kiss").
Ce n'est pas dans les musiques qu'on ira chercher les points négatifs de l'épisode. Ni même dans le choix de faire mourir Jen. Bien sûr qu'on peut se demander si c'était bien la peine de la faire mourir. Mais c'est le choix des scénaristes et il faut l'accepter. Sinon, ça ne sert à rien de regarder la suite. On en revient au fait d'adhérer ou pas à l'histoire... Non, ce qui est discutable, c'est la manière dont la maladie de Jen est amenée. Cette façon de nous prendre par la main pour nous faire comprendre ce qui se passe n'est pas dans le style de la série. Le manque de subtilité est flagrant. Ensuite, il y a cette intrigue de Pacey et de la femme mariée. On aurait pu s'en passer tellement c'est stupide. Pas facile non plus de voir Jack et Doug ensemble... Il faut déjà accepter le fait que Doug soit homo et ce n'est pas gagné. Mais sur le fond, l'intrigue est correcte. Pour tout le reste, c'est du très bon. On retrouve bien le style de Kevin Williamson, faits de références, de dérisions et de surprises. Comme dans les deux premières saisons où il était le maître à bord, Kevin parle de lui-même à travers les personnages de Dawson et Jack. Il ressemble à Dawson dans le fait que "Dawson's Creek" était au départ beaucoup inspiré de sa propre adolescence comme "The Creek" est inspiré fortement de l'adolescence de Dawson. Comme Dawson, ses débuts dans le monde du cinéma furent laborieux (Il est d'ailleurs étonnant de savoir qu'il a commencé par travailler comme assistant d'un réalisateur de clip, ce qui fait beaucoup penser à Todd dans la saison 6 même si Williamson n'était pour rien dans le choix de ce personnage). Et puis bien sûr, son homosexualité est nettement présente à travers Jack. S'il n'avait pas quitté sa série prématurément, on peut penser que Jack aurait été plus présent et que ses intrigues auraient été bien plus abouties dans les saisons suivantes.
(A suivre...)
Bilan : Une très bonne première partie où on retrouve de suite le style de Kevin Williamson. Jack est (enfin) mis en valeur et vole presque l'épisode. Sa scène avec Jen à l'hôpital est superbe. L'intensité dramatique atteint des sommets dans les dernières minutes.
Nicolas
(Novembre
2003)